Les français veulent manger local, ont-ils raison ?

Manger local à la côte ! Cette tendance, baptisée "locavorisme", a fait son apparition il y a quelques années. Les Français y ont progressivement pris goût, 80% affirmant consommer des produits locaux aujourd'hui. Ont-ils raison de faire prévaloir ce critère dans le choix de leurs choix alimentaires ?

Manger local n'est pas suffisant pour être totalement éco responsable.

Pour 92% des Français, consommer local, c’est avant tout consommer des produits issus de sa région. En réalité, est considéré “local” un produit dont la distance parcourue entre la fourche et la fourchette varie entre 30 et 250 km.

Notre système alimentaire génère deux impacts environnementaux distincts: ceux liés à la production et ceux liés au transport des denrées.

Selon un rapport de l’ADEME, la phase de production émet le plus de gaz à effet de serre, tandis que le transport représente moins de 20 % des émissions de l’alimentation française.

Le constat est donc clair : Le critère du lieu de production est à lui seul insuffisant. Le locavorisme comporte de nombreux bienfaits mais doit être complémentaire d'autres critères tout aussi indispensables dans les choix alimentaires.

Les chiffres du locavorisme
  • 80% des consommateurs disent acheter désormais des produits locaux (Source : IPSOS)
  • 8 Français sur 10 disent chercher plus qu’il y a 5 ans à connaître l’origine d’un produit alimentaire avant de l’acheter (Source : IPSOS)
  • 13,5% des émissions de gaz à effet de serre de l’alimentation des Français sont imputables au transport des denrées (source : CIPEE et l’ADEME)
  • 67% de ces émissions résultent de la phase de production agricole (source : CIPEE et l’ADEME)

« Nous essayons de faire vivre nos produits locaux à travers une cuisine simple, gourmande et pleine de fraîcheur. »

Antony, Chef de la Cantine Arkose Genevois

Manger locavore : un acte aux nombreuses retombées positives.

Faire vivre l’économie locale

En plus de vouloir savoir ce qu’ils mangent, les consommateurs veulent encourager l’économie locale. En achetant local, ils permettent d'assurer des débouchés aux producteurs de leur région. 

(Ré)apprendre à manger de saison 

Cantonner son alimentation aux produits locaux permet également de mieux connaître et respecter la saisonnalité ! On ne peut manger qui a été cultivé en cohérence avec un certain climat.

Apprendre à connaître les acteurs locaux

Les restaurateurs, comme les consommateurs, ont tout à gagner à identifier les producteurs de leur région. L’échange sera facilité, du fait de leur position géographique, mais aussi de leur connaissance d’un terroir commun.

→ Le saviez-vous ? Dans l'annuaire des prestataires d'Écotable sur Impact, vous avez la possibilité de choisir votre région d'implantation et de ne visualiser que les producteurs de celle-ci.

Manger local : Oui, mais sans oublier de prendre en compte d'autre critères.

Le transport est loin d'être le seul responsable des émissions de gaz à effet de serre produites par notre système alimentaire. La production de nos denrées alimentaires elle-même comporte de nombreuses sources de pollution : pollution des sols, de l’eau, de l’air… 

D'autres critères tels que le bio, le zéro déchet ou le choix de viandes durables sont en réalité souvent plus significatifs que le critère de la localité. 

Manger local et veiller aux méthodes de productions

Rien dans le fait d'être local ne garantit qu'un produit est bio ou a un impact minimal sur l'environnement. Il peut tout à fait être traité chimiquement ou être issu d’une monoculture qui appauvrit le sol. Le label bio est une garantie, quand on n'a pas la chance de connaître personnellement un producteur ou d'avoir de la visibilité sur les méthodes de production employées.

Manger local et adopter un régime alimentaire moins carné

Réduire l'impact environnemental du contenu de l'assiette passe nécessairement par la réduction de la consommation de protéines animales. Comme l’explique César Dugast dans l'épisode #43 du podcast "Sur le Grill d'Écotable" sur les gestes du quotidien, le contenu de nos assiettes doit changer. Un régime alimentaire comportant moins de viande, ou une viande de qualité, produite en élevage extensif et consommée occasionnellement, est un levier essentiel de la transition écologique.

Manger local et s'approcher du zéro déchet

Les déchets, des emballages mais aussi les biodéchets (issus des denrées), ont eux aussi un impact environnemental et de nombreuses externalités négatives. L’utilisation des fruits et légumes dans leur intégralité grâce à des recettes anti-gaspi, la mise en place et l'adoption d’un système de consigne et d'emballages réutilisables peuvent être de premiers pas pour agir à ce niveau là.

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« On travaille avec des maraîchers bios ou en conversion, des produits de saison. On ne veut pas du bio qui peut venir du Pérou. Nos kiwis bio viennent de Bretagne : on les travaille jusqu’en avril-mai après on arrête. »

Sophie Burgarella, fondatrice de Alphonse et Madeleine

→ Puisez l'inspiration parmi les restaurants Écotable en repérant les restaurants détenteurs du badge "Locavore" sur ecotable.fr

Photos : Paul Stefanaggi / Aurelio Rodriguez / Lisa Streich

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